ابــن الاسلام إدارة المنتدى
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| موضوع: A.C/Cours2 الإثنين ديسمبر 27, 2010 2:41 am | |
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*Les aires culturelles selon l'école de Berkeley
Carl O. Sauer n'a jamais cherché à dresser un tableau des aires culturelles à la surface de la terre. Sa curiosité s'attachait à d'autres échelles : 1- il aimait les monographies locales ou régionales qui permettent de saisir le fonctionnement des cultures, la manière dont elles mettent à contribution l'environnement, et les symbioses originales que les hommes y développent en favorisant certaines espèces végétales ou animales, celles qu'ils cultivent ou qu'ils élèvent, et celles qu'ils répandent involontairement parce qu'il s'agit de plantes parasites qui font partie du cortège de celles dont ils dépendent pour leur alimentation; dans ce domaine, les travaux de Sauer portent pour l'essentiel sur les petites cellules indiennes qui subsistent, ou sur les populations issues du mélange des Indiens et des colonisateurs hispaniques en Amérique centrale ou dans la Caraïbe. 2- Sauer s'interrogeait sur les équilibres planétaires et sur la manière dont la civilisation occidentale les mettait en péril (c'est le côté écologiste, très moderne, de sa pensée). L'effort de systématisation de la réflexion sur les aires culturelles vient de certains des élèves de Sauer. L'ouvrage que Spencer et Thomas consacre en 1969 à la géographie culturelle souligne bien ce que la géographie américaine apporte à l'appréhension des aires culturelles. La première partie décrit la terre humaine d'aujourd'hui comme une mosaïque. Comment en est-on arrivé là ? A la suite d'un long mouvement de divergence culturelle, suivi par une phase de convergence. Les aires culturelles sont nées de foyers séparés : les cultures sont donc diverses dès le départ. Elles se propagent alors de proche en proche, d'une manière généralement assez lente, si bien qu'elles se transforment en même temps qu'elles migrent : la multiplicité initiale se complique. Si le monde est différencié, cela vient de ce que d'assez nombreuses manières de maîtriser l'environnement ont été indépendamment inventées en des lieux variés. Cette thèse a été confortée par les recherches que le botaniste et généticien soviétique Vavilov a menées dans les années 1920 ou 1930 : elles ont montré que l'essentiel des plantes cultivées provenaient de quelques régions du monde, le Moyen-Orient, la Chine du Nord-Est, la Nouvelle-Guinée, l'Ethiopie, l'Afrique de l'Ouest, le Mexique, les hautes terres andines entre Colombie et Bolivie, etc. Dans le cas des civilisations nées du Moyen-Orient, une interprétation plus complète de la diffusion avait été proposée par l'archéologue britannique V. Gordon Childe. Au Moyen-Orient, le succès précoce de la domestication des plantes et des animaux tient, d'après les interprétations classiques, au front climatique qui y sépare les aires humides et les zones arides : la bande étroite de prairies qui s'étend dans la zone de contact aurait ét favorable à la mise au point de la céréaliculture, puisque la végétation naturelle offrait des grains comestibles qu'il était tentant de multiplier; elle aurait conduit aussi à la mise au point de l'élevage, puisqu'elle était parcourue par des troupeaux d'herbivores faciles à domestiquer. Des foyers comme ceux du Moyen-Orient ou ceux de la Chine du Nord ont vu ainsi s'opérer à la fois la domestication des plantes et celle des animaux, et la mise au point de genres de vie qui les associaient. La diffusion a pris des caractères différents selon qu'elle s'effectuait vers les zones humides, où la culture pouvait tenir un rôle essentiel, ou vers les zones arides, où l'élevage pouvait réussir à la condition de devenir nomade. La naissance et la différenciation des cultures s'expliquent ainsi par le jeu des contraintes naturelles. A partir du moment où la circulation s'accélère et où les aires qu'elle embrasse sont plus vastes, la tendance à l'uniformisation tend à l'emporter. Pour simplifier, on peut dire que le tournant décisif dans l'histoire de l'humanité est, de ce point de vue, celui des grandes découvertes. En quelques décennies, les espaces américains voient affluer les espèces cultivées et les animaux domestiqués volontairement apportés d'Europe, et les plantes herbacées dont le bétail transportait les semences attachées à ses poils. L'Europe reçoit le maïs, la pomme de terre, la tomate, les courges, le dindon. Dans lesespaces tropicaux, jusqu'alors fragmentés, chacun a pu, selon les milieux, tirer parti de l'igname, du taro, du manioc, du riz, du sorgho ou du maïs. Mais le mouvement ne concerne pas seulement les aspects matériels de la culture. Il suffit, en deux siècles, de 300 Jésuites partis évangéliser la Chine pour faire connaître en Occident beaucoup de traits de la pensée et de l'art chinois. Certaines des interprétations retenues par Spencer et Thomas ont été remises en cause par les développements récents de la recherche. François Sigault a justement fait remarquer qu'un foyer comme celui du Moyen-Orient ne tient sans doute pas tant sa fécondité à sa situation sur un front climatique qu'à son rôle de carrefour. Les innovations faites au Nord, au Sud, à l'Est ou à l'Ouest du foyer moyen oriental y ont été rapidement importées. C'est de leur confrontation que sont nées les combinaisons agricoles ou d'élevage qui ont porté les grandes civilisations. L'origine des foyers de diffusion des cultures est certainement plus complexe qu'on ne l'avait indiqué, mais l'image générale du processus de différenciation qui en résulte n'est pas fondamentalement altérée.
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djamele7892 إدارة المنتدى
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| موضوع: رد: A.C/Cours2 الأربعاء فبراير 09, 2011 11:38 pm | |
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عاشق الريال مشرف عام
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