ابــن الاسلام إدارة المنتدى
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| موضوع: A.C/Cours3 الإثنين ديسمبر 27, 2010 2:41 am | |
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*Modernisation de la géographie et aires culturelles
A partir de 1967, on assiste, dans le monde anglo-saxon, à la multiplication de manuels qui essaient de mettre à la portée des étudiants l'essentiel des résultats que la nouvelle géographie structurée autour des grands résultats de l'analyse spatiale a appportés. Ces ouvrages ne faisaient malheureusement aucune place au milieu et à l'histoire. Lorsque j'ai rédigé, en langue française, un manuel du même type, j'y ai donc incorporté une partie où je faisais état des développements récents de l'écologie à base énergétique, et je l'ai conclu par un développement sur la géographie culturelle, où j'essayais de dresser un bilan de ce que la géohistoire à la française ou la géographie culturelle à l'américaine avaient apporté. Je m'y suis inspiré de Spencer et Thomas, d'autres travaux américains, de La Grammaire des civilisations de Braudel, et d'autres ouvrages de géohistoire, ceux de Maurice Lombard sur l'Islam ou de René Grousset sur L'Empire des Steppes par exemple. Le thème de l'humanisation de la planète à partir d'une pluralité de foyers dont les traditions se différenciaient au fur et à mesure que l'on s'éloignait d'eux me parut fécond. Je retins aussi l'idée du développement en miroir de traditions à partir de lignes d'affrontement et de contact : il avait surtout servi à éclairer l'origine de genres de vie aussi opposés que ceux de l'agriculture sédentaire et du nomadisme, originaires d'une même aire, que leur affrontement dévastait par la suite en partie. Je le transposai dans des cadres historiques plus proches, en soulignant les effets de miroir entre Islam et Chrétienté, ou entre Europe du Sud/Europe du Nord, Europe catholique ou protestante/Europe orthodoxe.
Les aires culturelles que j'essayais de cerner devaient leurs contours et leurs particularités aux milieux où leurs combinaisons productives originelles avaient été élaborées, mais c'étaient à leurs modes de pensée, à leurs valeurs religieuses et aux systèmes et techniques de communication qu'elles avaient élaborées qu'elles devaient l'essentiel de leurs caractères. *Les aires culturelles et l'inertie des groupes humains
On pourrait multiplier les analyses de travaux des années 1960 ou 1970 sur les aires culturelles sans en apprendre beaucoup plus sur les facteurs qui expliquent leur genèse et leur persistance que ce que les trois exemples retenus apprennent. Les civilisations - ou les cultures, peu importe le terme dont on fait usage - sont des réalités durables, même si ce sont des constructions historiques qui changent avec le temps. Elles doivent leur inertie à toute une série de facteurs. Certains sont d'ordre naturel : dans beaucoup de cas, les sociétés ne savent mettre en œuvre qu'une seule combinaison productive pour tirer parti des milieux auxquels elles sont confrontées. C'est ce que soulignait déjà Ratzel lorsqu'il parlait des Naturvölker, ces groupes primitifs obligés de prendre largement en compte les pesanteurs de l'environnement. Il opposait à ces humanités premières les Kulturvölker, les peuples capables, grâce à des techniques matérielles et sociales plus évoluées, de s'isoler de la nature pour la mieux dominer. Mais même dans le cas des grandes sociétés à Etat que nous décrit l'histoire, le poids des contraintes qu'elles rencontraient et la difficulté à les surmonter se lisaient au poids qu'y tenait le secteur agricole, et à l'inertie que cela introduisait dans leur évolution. Braudel y était sensible lorsqu'il se penchait sur l'identité de la France : sa plus grande originalité ne venait-elle pas, pour lui, de ce qu'elle était fondamentalement restée, et jusqu'à récemment, une société paysanne ? On aurait pu le dire, avec tout autant de raisons, de la civilisation chinoise, de la civilisation indoue ou de la civilisation aztèque. Mais l'inertie qui faisait des aires culturelles des objets que seule l'histoire de longue durée permet d'appréhender avait d'autres sources. Elle tenait à ce qu'elles constituaient des structures de communication, et que ces structures constituaient des systèmes qui ne pouvaient que difficilement changer. Cela résultait des techniques d'acheminement des informations sur lesquelles elles reposaient : la révolution de l'écriture n'y avait pas remis en cause le poids extraordinaire de l'oralité; elle avait seulement abouti à la constitution de sociétés à deux vitesses, avec des bases populaires où l'échange direct, de bouche à oreille, dominait, et des élites encadrantes qui savaient utiliser l'écriture pour tenir des comptabilités publiques - ou commerciales -, acheminer des ordres et des informations politiques, et propager de nouvelles normes morales ou religieuses. Dans la mesure où l'oralité jouait encore un rôle décisif, beaucoup d'éléments restaient confinés dans des cercles étroits. Les aires culturelles étaient compartimentées en cellules de base - qui n'étaient pas nécessairement similaires par la langue, la religion ou les mentalités. C'était le poids de ces unités de niveau inférieur qui lestait l'ensemble, l'empêchait d'évoluer rapidement et faisait que les religions anciennes demeuraient celles des campagnes, des paysans, des païens, alors que les groupes encadrants évoluaient déjà souvent à des rythmes différents. Les travaux d'ethnographie à la manière de Robert Redfield aident, à partir des années 1940, à mieux comprendre la spécificité des sociétés où dominent l'oralité, et le statut original des groupes paysans et des fractions populaires des populations urbaines qui n'utilisent pas directement l'écriture mais sont intégrés dans des sociétés dont les structures encadrantes reposent sur elle. Les décalages dans les rythmes d'évolution qui naissent de cette dualité éclairent la mécanique de la longue durée dans toutes les sociétés historiques qui précèdent les révolutions du XIXe siècle : révolution économique de l'industrie et des transports - et révolution des modes de communication - instruction généralisée et baisse du prix de l'écrit grâce à la modernisation de l'imprimerie. Dans les tableaux des aires culturelles que l'on dresse dans les années 1950 ou 1960, une opposition se dessine entre deux grands ensembles : dans l'Ancien Monde, de l'Europe occidentale à l'Inde et à la Chine les aires correspondent à des ensembles dont les membres sont conscients de ce qui fait leurs solidarités, même si celles-ci ne sont pas partout identiques : sentiment d'appartenance religieuse pour la Chrétienté, pour l'Islam et dans une certaine mesure, pour le monde hindouiste, sentiment de partager la même conception du monde social en Inde, intégration dans une structure politique unitaire en Chine. Dans le Nouveau Monde d'avant Christophe Colomb et dans les parties méridionales de l'Ancien Monde - continent noir, comme disait Braudel, régions montagneuses de l'Asie du Sud-Est ou de l'Insulinde, Océanie - les groupes que nous intégrons dans une même aire culturelle n'ont aucune conscience de leur solidarité : les liens qu'ils tissent entre eux sont d'une dimension trop réduite pour qu'il en aille autrement. C'est l'observateur occidental, l'ethnologue, qui dessine les ensembles. Les aires culturelles que l'on se plaît à reconnaître ne sont donc pas partout de même nature. Celles que l'on rencontre dans les parties de l'Ancien Monde où les relations à longue distance ont pris leur essor depuis longtemps résultent déjà en partie de processus d'unification liés à la circulation, alors que dans les autres parties du monde, les processus de différenciation locale sont demeurés vivants jusqu'aux contacts avec l'Europe, qui ont commencé aux Grandes Découvertes, mais n'ont eu souvent d'effets décisifs que lorsque la pénétration à l'intérieur des continents est devenue effective - pas avant la second moitié du XIXe siècle dans la plupart des cas
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نجمةب عضو جديد
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| موضوع: رد: A.C/Cours3 الجمعة يناير 21, 2011 12:03 am | |
| شكـــــــــــــــــــــــــــــــــــــرا | |
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عاشق الريال مشرف عام
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| موضوع: رد: A.C/Cours3 الجمعة يوليو 29, 2011 6:47 pm | |
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