ابــن الاسلام إدارة المنتدى
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| موضوع: A.C/Cours5 الإثنين ديسمبر 27, 2010 2:43 am | |
| L'approche culturelle La curiosité pour les réalités culturelles ne donne pas naissance à un nouveau champ à l'intérieur de la discipline, à une géographie culturelle dont il serait facile de marquer les bornes et de définir les contours. Le renouveau résulte plutôt d'une révision de l'ensemble de la démarche géographique. Celle-ci se développait traditionnellement à deux échelles : l'échelle nationale, essentielle pour comprendre les réalités économiques, et l'échelle régionale, dans laquelle s'était illustrée la géographie française. Cette échelle régionale pouvait être assez fine : rien ne le montrait mieux que le souci de noter les moindres nuances dans le paysage, et de les expliquer. Que le choix de ces deux échelles ait été réducteur, beaucoup de géographes en étaient conscients. Mais leur réaction avait été d'explorer des échelles plus petites, celles qui permettent de comprendre les grands ensembles qui structurent le monde : de là étaient venues, à partir des années 1950, l'attention accordée à l'opposition entre système libéral et système soviétique, la distinction entre le monde développé et celui qui l'était moins, ou la prise en compte, que nous venons d'évoquer, des grandes aires culturelles. Ce qui caractérise les nouvelles manières de concevoir la géographie, c'est un changement d'échelle de sens inverse : c'est vers les réalités de toute petite dimension que l'on se tourne. La curiosité pour les réalités globales ne disparaît pas, le souci de rendre compte de l'existence de grands ensembles est toujours présent, l'attention accordée aux réalités nationales et aux instances plurinationales qui les concurrencent aujourd'hui n'a jamais été aussi vive. Si l'on se tourne d'abord vers des réalités de plus petite dimension, à plus grande échelle, c'est pour des raisons épistémologiques. Les géographes parlent, comme le font les autres spécialistes des sciences sociales, de sociétés, de nations, d'Etats, mais ce qu'ils classent sous ses étiquettes est beaucoup moins clair qu'on ne le pensait naguère. Qu'est-ce que la société française ? Peut-on en fournir une définition simple et claire ? L'usage du français ? Mais il n'est pas universel, et se rencontre en Wallonie, à Bruxelles, en Suisse romande, au Québec, en Haïti, sans que ces pays fassent pour autant partie de la société française. L'adhésion à un même régime politique ? Les partisans de la Monarchie ont fini par disparaître. Peut-on dire pour autant que la République, dont tous se réclament, signifie la même chose pour tous les groupes, toutes les classes, toutes les régions ? Qu'est-ce que c'est que d'être français lorsque l'on est Alsacien, Breton, Basque français, Corse, Limousin ou Auvergnat ? Pas la même chose exactement. Comment partir de réalités plus solides, d'éléments moins contestables ? On doit au Suédois Torstein Hägerstrand d'avoir promu, dans les années 1970, une nouvelle manière d'aborder la géographie, connue dans le monde anglo-saxon sous le nom de Time Geography. De quoi s'agit-il ? De la mise en application d'une idée très simple, empruntée au démographe Lotka : au lieu d'appréhender les phénomènes de manière globale à un instant donné, pourquoi ne pas analyser les trajectoires individuelles des élements qui les composent ? C'est l'essence des approches longitudinales bien connues en démographie : on note pour chaque individu les évènements importants, mariage, naissances, etc. En géographie, c'est le déroulement de la trajectoire dans l'espace qui est pris en compte. Est-ce à dire que l'on ne reconnaisse, comme réalité sociale, que l'individu ? Non : on voit celui-ci grandir et se construire au contact des uns et des autres. La société est aussi importante que l'individu, et elle est donnée en même temps, non pas sous la forme d'une réalité abstraite, générale, mais sous celle de contacts, de rencontres fortuites, d'intégration à des réseaux permanents et institutionnalisés. Ce que l'on apprend également, c'est ce que les gens doivent à ceux qui les entourent ou avec lequels ils rentrent en contact, et ce qu'ilstirent de leur expérience propre, pour exploiter le milieu où ils vivent, pour en connaître les usages, pour s'y faire une place, et pour en intérioriser les règles et les normes : la nouvelle approche géographique met ainsi au premier plan les modalités de construction de la culture. Celle-ci n'apparaît plus comme une espèce d'entité abstraite qui imprégnerait tous ceux qui vivent dans une même collectivité territoriale. La culture change d'un individu à l'autre, parce qu'ils n'ont pas exactement les mêmes relations et les mêmes contacts, parce qu'ils ne vivent pas rigoureusement les mêmes aventures, et parce que la part qu'ils donnent aux enseignements reçus et à l'expérience personnelle n'est pas la même. La première leçon de l'approche culturelle, c'est de nous rappeler que la culture est une réalité vivante, en transformation incessante, parce qu'elle est portée par des individus qui la remodèlent et la réinterprètent en permanence. L'approche culturelle conduit ainsi tout naturellement à s'attacher aux processus grâce auxquels la culture est transmise, intériorisée et mobilisée par chacun. Ceux qui intéressent les géographes appartiennent à trois familles : les processus de communication, les processus de construction des identités, et les processus de construction des normes. *Les processus culturels : la communication La culture est constituée dans une large mesure d'éléments transmis d'individu à individu. Cela veut dire qu'elle s'exprime par des gestes, par des signes et par des mots. Dans la mesure où la communication implique le recours à l'image et au discours, son analyse met en œuvre des savoirs qui ont été développés par les linguistes. La nature des médias mobilisés au cours d'un échange influe sur le contenu et le sens de la communication. Lorsque vous êtes à proximité de partenaires, vous les voyez vivre, vous imitez leurs gestes; vous apprenez à agir et à vous comporter sans avoir souvent besoin de demander d'explication; une bonne partie des pratiques de la vie quotidienne se transmet ainsi : elle n'est donc jamais totalement verbalisée. La parole accompagne généralement les gestes, en souligne certains aspects et indiquent ce qui y est important et ce qui l'est moins. Le vocabulaire mis en œuvre permet d'évoquer les outillages, les denrées, les meubles, les étoffes, etc. même lorsqu'ils ne sont pas physiquement présents. La communication orale a l'avantage de transmettre rapidement des contenus très riches et où la part des aspects pratiques et des dimensions concrètes de l'existence est importante. Elle souffre de n'être possible qu'entre partenaires très proches - quelques mètres d'écart, tout au plus. Le recours à l'écriture libère de ces limitations : les messages peuvent circuler d'un bout à l'autre de la planète sans être déformés, ou se conserver sur de longues périodes. Mais tout n'est pas également facile à traduire par des mots qu'aucun geste n'accompagne : l'écriture se prête bien à la diffusion des règles morales et des connaissances intellectuelles; elle convient mal à la transmission des techniques qui ne sont pas totalement rationalisées, et des savoir-faire de la vie quotidienne ou de la vie professionnelle. La révolution des télécommunications transforme la géographie des échanges grâce au cinéma et à la télévision : les spectacles auxquels on assiste sont faits de gestes que l'on peut imiter, impliquent des attitudes que l'on accepte ou que l'on rejette, et mettent en œuvre des savoir-faire avec lesquels il n'est pas difficile de se familiariser. La communication audio-visuelle nous ramène au temps de l'oralité, mais d'une oralité qui n'est plus limitée à des cercles étroits : elle partage avec la communication écrite la possibilité de toucher des publics éloignés. Toutes les communications n'ont pas le même but. Certaines cherchent à faire passer d'un partenaire à l'autre un ensemble de connaissances : cela implique le transfert d'une masse considérable d'informations et prend du temps. Cela veut dire aussi que l'éloignement constitue, dans ce domaine, un obstacle toujours notable : il est plus facile à surmonter pour les sociétés qui disposent de l'écriture ou pour celle qui maîtrisent les télécommunications que pour celles qui reposent sur l'imitation et le dialogue direct, mais l'éloignement est dans tous les cas à l'origine d'effets d'escompte spatial. A cette communication analytique s'oppose la communication symbolique. Celle-ci n'a plus pour but de transférer un savoir d'un individu à l'autre, mais de permettre au cœur de tous ceux qui sont programmés de la même façon de battre à l'unisson lorsqu'ils reçoivent certains signaux. Pour ceux qui ne sont pas programmés selon le type concerné, ces mêmes signaux déclenchent en revanche des réactions d'hostilité et de rejet. Puisqu'il ne s'agit que du transfert d'un message minimal, la distance ne constitue pas un obstacle. Jean Gottmann est le premier à avoir souligné le rôle géographique décisif que joue la communication symbolique : les "iconographies", c'est-à-dire les signaux et types de représentation qu'elle met en œuvre, permettent à des groupes de se sentir solidaires même s'ils sont dispersés, et conduisent des communautés qui vivent en un même lieu, mais n'adhèrent pas aux mêmes valeurs, à ne pas oublier ce qui les sépare. La société n'est jamais une réalité homogène. Ceux qui comprennent les idées qui y ont cours exactement de la même façon, recourent aux mêmes pratiques et conçoivent la vie de manière identique, partagent les cultures les plus proches. Tous ceux qui participent à un même cercle d'intersubjectivité sont dans ce cas - ceux qui ont appris le sens donné à l'expression "centre ville" en fréquentant la même ville, ceux qui ont appris ce qu'est la nature en baignant dans les mêmes paysages qu'ils parcouraient avec les mêmes guides ou les mêmes amis. Ces cercles d'intersubjectivité se définissent à diverses échelles selon qu'ils sont liés à l'échange oral - cercles d'interoralité -, à l'échange par écrit - cercles d'intertextualité - ou à l'échange par les moyens de télécommunications modernes - cercles d'intertélévisualité. Les gens ne font vraiment partie de la même société que s'ils appartiennent aux mêmes cercles. Le progrès des communications a élargi le rayon où la vie d'échange peut s'épanouir, mais les sociétés ne sont jamais les ensembles unitaires et homogènes que les sociologues supposent : l'approche culturelle rappelle leur hétérogénéité profonde. Dans les sociétés où la communication demeure un phénomène de proximité parce qu'elle est exclusivement orale, les chances de voir les connaissances, les attitudes et les croyances retenues par un individu différer fondamentalement de celles intériorisées par ses voisins sont faibles. Au fur et à mesure que les transferts lointains deviennent plus aisés et plus rapides, la liberté de chacun augmente. Les processus communicationnels suffiraient à expliquer l'homogénéité des petites cellules auxquelles les ethnologues s'attachaient quasi exclusivement jusqu'aux années 1970 et à rendre compte de la formation de petites aires culturelles. Dans des groupes où les techniques de mise en valeur sont peu nombreuses, le poids des contraintes environnementales peut également conduire les mêmes genres de vie à dominer partout où règnent les mêmes conditions : c'est d'ailleurs ce qui permet de rassembler au sein d'une même aire des groupes qui diffèrent souvent par ailleurs par leurs règles d'organisation, leurs systèmes de parenté, ou les formes de hiérarchisation sociale et d'organisation du pouvoir qu'elles connaissent - de parler d'un continent noir, alors que tout le monde sait que les différences l'emportent sur les similitudes lorsqu'on compare tel ou tel groupe "paléonégritique" de l'Afrique de l'Ouest, et les sociétés complexes de l'Afrique interlacustre. Dans presque toutes les sociétés cependant, et dans celles du monde moderne plus que dans les autres, les processus de communication ne conduisent pas à la standardisation des comportements. S'il existe des aires homogènes, c'est que d'autres processus sont à l'œuvre | |
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djamele7892 إدارة المنتدى
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| موضوع: رد: A.C/Cours5 السبت فبراير 26, 2011 3:23 am | |
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