ابــن الاسلام إدارة المنتدى
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| موضوع: A.C/Cours6 الإثنين ديسمبر 27, 2010 2:44 am | |
| Les processus culturels : la construction des identités Les problèmes que rencontrent les individus ne sont pas seulement de nature écologique ou économique : les savoir-faire que les gens ont reçus d'autrui ou tirés de leur propre expérience n'ont pas simplement pour but de leur permettre de manger, de comprendre les sociétés dans lesquelles ils vivent et de savoir comment s'y comporter. La société qui nous entoure et qui nous est nécessaire devient menaçante si on n'y pas reçu et accepté. Les individus n'échappent vraiment à cette menace, et à l'angoisse qui en découle, que si leur existence est reconnue par d'autres, que s'ils sont acceptés comme membres d'un groupe, et puisque les groupes sont généralement emboîtés, d'une série de groupes - famille, clan, collectivité locale, tribu, canton, province, peuple, nation, etc. Les hommes et les femmes deviennent vite conscients de la nécessité de s'intégrer à des collectivités. Ils apprennent que pour y être reçus, il convient d'adopter certains styles de comportement, d'accepter certaines croyances, et de se conformer à certaines règles. Qu'est-ce qui garantit, à vos yeux et aux yeux des autres, que cette intégration est réussie ? Un certain nombre de rituels - des rites de passage pour employer l'expression des ethnologues -, et certains signes matériels de reconnaissance. Ceux-ci ont trait à l'habillement, au type d'habitat et au paysage. Ceux qui adhèrent aux mêmes systèmes de croyance et qui ont passé avec succès les épreuves qu'on leur impose afin de confirmer leur intégration au groupe, font partie d'ensembles où au lieu de parler des autres en disant : "ils", on peut dire : "nous". La construction du moi et de l'identité est inséparable de la construction de catégories auxquelles ils s'apposent : le monde culturel est toujours défini par la définition de couples antionomiques, "nous-autres et les étrangers, "nous-autres" et "eux-autres", comme disent les Canadiens français. Les processus de construction des identités sont étalés dans le temps. C'est à l'adolescence que la plupart des sociétés ont institionnalisé les barrières et les rites qui obligent à faire le tri entre les éléments que l'on a reçus et à opter pour ceux que le groupe a retenus. Mais les valeurs sont par la suite soumises à réinterprétation permanente, car il faut les appliquer à des circonstances qui changent. Les limites qui permettent de dire ce qu'est une classe, de distinguer les membres du groupe et les étrangers, de dire ce que doit être un homme ou ce que doit être une femme, ne sont pas stables. Les individus eux-mêmes sont parfois amenés à changer de systèmes de valeurs : ils se convertissent, renient le christianisme pour l'islam, ou l'inverse, ou bien quittent l'église catholique pour une secte pentecôtiste. Certains perdent la foi. Dans le domaine politique, qui est celui de l'adhésion aux grandes idéologies, les remises en cause ne sont pas moins fréquentes. L'approche culturelle moderne souligne donc la manière dont les personnalités se construisent, dont les frontières entre le moi, le nous et les autres s'établissent. Elle permet de comprendre du même coup le tri qui est exigé de chacun à certains moments de la vie, et la standardisation qui en résulte, et sans laquelle on ne comprendrait pas la relative homogénéité des attitudes, des valeurs et des règles au sein des groupes. Elle souligne enfin que stabilité ne veut pas dire immobilité : les règles peuvent être lues de bien des manières; dans certains cas, elles sont critiquées et remplacées par d'autres. Les processus de construction des valeurs Pour agir, il ne suffit pas de disposer de connaissances, de connaître des pratiques et de savoir analser des situations. Il faut être capable de désigner des buts, de fixer des finalités. Cela implique que la culture dont chacun est porteur incorpore des valeurs. Ceux qui les créent ne peuvent le faire que parce qu'ils disposent d'un recul par rapport au monde, que parce qu'ils parlent d'un point où l'on découvre à la fois le réel, les états qu'il pourrait prendre si les hommes agissaient différemment, et ceux vers lesquels il tendrait s'ils obéissaient vraiment à des impératifs supérieurs, moraux ou intellectuels. Comment les créateurs de valeurs opèrent-ils ce décentrement par rapport au réel ? Par l'esprit - et il y a plusieurs manières d'y parvenir. On peut essayer d'interroger les forces, les êtres ou les principes qui sont à l'œuvre au sein même des choses ou des gens; les métaphysiciens disent alors que la source des valeurs est immanente. On peut prendre de l'altitude, observer le monde depuis l'au-delà que constitue le ciel, ou depuis la sphère de la Raison abstraite des idées, à la manière de la philosophie platonicienne. Les métaphysiciens parlent alors de transcendance. Une dernière façon de se donner un recul critique est de choisir un point d'observation sur Terre, mais dans le passé de l'Age d'Or, dans le futur de l'Utopie ou dans le présent d'une inaccessible Terre sans Mal. On parle de systèmes religieux ou de systèmes métaphysiques lorsque les au-delàs dont on se réclame sont de type immanent ou de type transcendant. On parle d'idéologies lorsque les au-delàs restent terrestres : ces idéologies sont fondées sur des philosophies de l'histoire dans le cas de l'Utopie ou de l'Age d'Or, et sur des topologies du pur et de l'impur dans celui des Terre sans Mal. Les géographes ont longtemps hésité à se lancer dans l'analyse géographique des au-delàs qui fondent les valeurs dont se réclament les hommes, et qui donnent un sens à leur présence sur Terre et pour beaucoup, à leur destin au-delà de la mort: ne quittait-on pas le domaine des évidences matérielles, de l'environnement, du concret, c'est-à-dire celui où la géographie devait rester cantonnée ? Mais est-on sûr que les représentations de l'au-delà ne pèsent pas très directement sur la perception que les hommes se font du monde ? Les autres mondes dont le réel se trouve doublé n'ont de signification que parce qu'ils ne sont pas privés de toute communication avec ceux que nous habitons : certains hommes ont le privilège d'assurer cette liaison, et en tire d'ailleurs un pouvoir et un prestige considérables. Mais la relation est plus directe souvent : l'au-delà affleure dans notre monde, l'empreint de puissance numineuse et transforme certaines aires en enceintes sacrées. Pour les paganismes qui fondent leur foi sur une approche immanentiste du réel, le sacré est partout. Pour les religions fondées sur l'idée d'une divinité, ou de divinités, transcendantes, il n'affleure que là où les prophètes sont passés, où le Seigneur s'est adressé à eux, et là où certains sacrifices, certaines fêtes, permettent de renouer avec la pureté originelle. Les semi-religions que constituent les idéologies n'ignorent pas les manifestations du sacré : celui-ci a laissé des traces là où subsistent les monuments hérités de l'Age d'Or, ou là où les esprits éclairés qui ont compris la nature de l'Utopie ont vécu. Dans la mesure où le pouvoir s'inspire des vrais principes, tout ce qu'il touche est également sacralisé. La nouvelle approche culturelle, et la manière dont elle aborde l'étude des processus culturels, jettent un jour nouveau sur le jeu de transmission, de réinterprétation et de recomposition qui caractérise notre monde, et fait comprendre pourquoi nous sommes en train de passer du monde d'aires culturelles que l'on essayait d'appréhender dans les années 1960 à un monde où le jeu des réseaux devient de plus en plus significatif. | |
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djamele7892 إدارة المنتدى
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| موضوع: رد: A.C/Cours6 السبت فبراير 26, 2011 3:22 am | |
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عاشق الريال مشرف عام
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