ابــن الاسلام إدارة المنتدى
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| موضوع: A.C/Cours7 الإثنين ديسمبر 27, 2010 2:45 am | |
| Une nouvelle problématique des cultures Mutations des techniques de communication, globalisation et nature des cultures Les modes de communication conditionnent en large partie les formes de culture transmises : aux sociétés où règne l'oralité pure, celles qu'affectionnaient naguère les ethnologues, s'opposent celles où cohabitent communication orale et écriture. Dans ces dernières, les cultures populaires diffèrent de celles des élites : d'un côté, des savoir-faire relatifs à la vie domestique et aux genres de vie, des règles applicables à la sociabilité proche, un type de pratiques religieuses qui encadrent de manière très concrète la vie de chacun; de l'autre, des connaissances abstraites, des principes de droit, une morale qui s'exprime à travers des règles à portée générale, des doctrines théologiques, une conception de la religion qui met l'accent sur la conformité à des principes révélés. L'introduction des moyens de communication de masse a bouleversé le tableau. Les cultures populaires de jadis sont remplacées par des cultures de masse, celles que propagent la radio, le cinéma et surtout la télévision : les savoirs et les attitudes que partagent les gens ordinaires ne leur sont plus essentiellement - ou seulement - transmis par ceux qui les entourent, qu'ils écoutent ou qu'ils regardent vivre. Les références sont du côté d'Hollywood, de Hong-Kong, du Japon, du Brésil, des pays qui produisent les grandes séries télévisées ou les bandes dessinées exportées dans le monde entier. Ces cultures de masse diffèrent aussi des cultures populaires de jadis par leur contenu : elles apprennent à consommer, à meubler ses loisirs; elles ne portent guère sur les savoirs indispensables à la tenue d'un ménage ou d'une maison, encore moins sur tout ce qui a trait à la sphère productive. Face aux cultures de masses, les cultures des élites de jadis ont été remplacées par des cultures spécialisées techniques ou scientifiques : elles reposent sur l'enseignement, sur l'utilisation de l'écriture, et de plus en plus, sur la constitution de réseaux que permet l'accès à internet et la place croissante que tient la communication par E-mail. Globalisation et crise identitaire L'affirmation des identités est beaucoup plus facile si elle s'appuie sur des signes matériels clairs et visibles. Tant que les genres de vie changeaient d'un point à un autre pour répondre à la diversité des environnements ou à la différenciation des cultures populaires, tant que les métiers exigeaient de longs apprentissages et l'utilisation de tours de main et d'outillages dont l'emploi n'était jamais universel, les sentiments d'identité pouvaient prendre appui sur la diversité du monde matériel : était-il nécessaire de s'interroger sur ce que l'on était lorsque le dialecte et l'accent montraient que l'on était Béarnais, lorsque le costume que l'on portait était celui d'un cultivateur, et lorsque l'attelage des bœufs, la structure de l'araire et les variétés que l'on semait parlaient toutes d'une aire restreinte, d'un petit pays ? L'uniformisation actuelle des techniques a donc des effets beaucoup plus larges qu'on ne le dit souvent : c'est elle qui crée, dans une large mesure, le déficit identitaire que l'on a vu surgir dans le monde depuis une vingtaine d'années, et auquel on essaie souvent maladroitement de pallier en figeant certains éléments de l'environnement matériel : on s'attache à protéger le patrimoine, et pas seulement celui des monuments historiques, mais celui aussi des architectures vernaculaires. Après la Révolution, les agriculteurs du Quercy ou du Périgord dotaient leurs maisons de pigeonniers pour tirer parti de l'abrogation du monopole dont avaient joui jusqu'alors les nobles. Aujourd'hui, abattre un pigeonnier est vécu comme une atteinte à une image collective dont on est fier, et sur laquelle s'appuient désormais les identités régionales. La crise identitaire ne concerne pas seulement le monde développé. Elle frappe toutes les sociétés et est à l'origine de mutations profondes dans les domaines des systèmes de pensée, des croyances religieuses et des idéologies. La fin des philosophies de l'histoire, la crise des idéologies et le réenchantement du monde Il existait une interprétation rationaliste de l'histoire religieuse du monde qui se plaisait à souligner que les sociétés étaient passées de religions à base immanente à des religions à base transcendante, puis à des idéologies qui niaient toute forme de transcendance ou d'immanence, mais les remplaçaient en fait par des décentrements effectués dans le temps. Les poètes ont la nostalgie du temps où le monde était "enchanté", où l'on trouvait des nymphes dans chaque fontaine, ou l'on rencontrait dans les bois des elfes ou des trolls, et où les bergers vivaient naturellement dans le commerce des dieux. Mais vivre dans un univers "enchanté", c'est être persuadé qu'il est régi par des forces imprévisibles, qu'il n'est pas rationnel. De ce point de vue, les religions instituées, et plus généralement, les formes de pensée que le sociologue israëlien Shmuel Eisenstadt reconnaît dans les civilisations qu'il qualifie d'"axiologiques" et qui se sont développées dans l'Ancien Monde, de l'Europe à la Chine en passant par le Moyen-Orient et l'Inde, à partir du milieu du premier millénaire avant notre ère, apportent une mutation d'importance : ce qui est sacré, et échappe ainsi au pouvoir de la raison, cesse de se confondre avec la totalité de l'espace. La sacralité réside normalement dans d'autres mondes. Elle n'affleure dans notre monde qu'en un nombre limité de lieux, ceux qui permettent aux hommes de pratiquer leurs cultes et d'éviter la colère divine. Les ethnologues qui travaillent en Extrême-Orient ont fortement souligné la portée de la désacralisation que permet la généralisation de formes politiques monarchiques ou impériales. Dans ces civilisations, la relation entre notre monde et l'autre monde s'effectue de manière privilégiée le long de l'axe du monde. C'est là que doit s'installer le souverain dont le rôle fondamental est de gagner, par des sacrifices et des rites pratiqués aux moments les plus significatifs du calendrier, la bonne grâce des Dieux. Ceux-ci cessent alors de jouer de mauvais tours aux hommes, qui peuvent déployer tous leurs savoir-faire pour tirer de la terre ce dont ils ont besoin. Dans les grands monothéismes, dans le christianisme en particulier, le désenchantement du Monde va plus loin encore, puisque la divinité est ineffable, et qu'il n'existe pas de communication directe entre elle et notre monde. Ces religions du livre ont été interprétées diversement : elles comportent généralement une forme plus élitaire, pour laquelle le désenchantement du monde est quasi total, et des formes populaires, qui ont inventé des médiations et des médiateurs, qui s'interposent entre les hommes et dieux : c'est le cas du catholicisme, avec la place qu'il accorde au culte des Saints à celui de la Vierge; c'est le cas de l'orthodoxie, avec la place qu'y tiennent les icônes (mais les mouvements iconoclastes indiquent que des tendances contraires ont triomphé par moment); c'est le cas, dans le monde musulman, des fondations maraboutiques. Les formes plus épurées de la religion correspondent, dans le monde islamique, à celles que pratiquent les élites urbaines nourries de la lecture et de la méditation du Coran. Dans le monde chrétien, elles sont liées au protestantisme. La modernisation remet en cause les religions populaires par l'urbanisation qu'elle entraîne. Face à un univers plus standardisé, plus rationnel, les croyances fortement individualisées et à racines locales perdent leur attrait. Les nouveaux citadins cherchent à trouver de nouvelles façons de croire. La Réforme offre, dans les espaces périphériques de la Chrétienté romaine, une interprétation dépouillée et une foi qui conviennent parfaitement aux nouvelles populations urbaines. Dans le monde islamique, Gellner souligne que les formes puritaines du culte étaient surtout urbaines : cela explique que le mouvement de modernisation ne s'y marque pas, lorsqu'il se précipite dans le courant du XXe siècle, par une crise des religions traditionnelles, mais se signale par la place prise par le puritanisme fondamentaliste. Dans les pays catholiques, mais aussi dans le monde protestant, la modernisation se traduit par un autre mouvement : la montée des idéologies. Pour des historiens comme Marcel Gauchet, le mouvement de désenchantement du monde que traduit l'avancée des idéologies, à partir du XVIIe et surtout du XVIIIe siècles, prolonge l'évolution esquissée par le christianisme, et lui permet donc de s'accomplir plus complètement. Ces idéologies ont une dimension utopique, reposent sur la croyance au progrès et sont justifiées par les philosophies de l'histoire qui s'affirment à la fin du XVIIIe siècle. La critique contre ces idéologies de progrès n'a cessé de prendre de l'ampleur depuis que les Guerres mondiales ont révélé combien la recherche pouvait avoir un rôle ambigu : après la Première Guerre mondiale, c'est la guerre chimique qui faisait peur; après Hiroshima, c'est le péril atomiquequi passe au centre des préoccupations. Comment garder une foi aveugle dans le progrès si celui-ci peut avoir des effets aussi destructeurs ? La crise des idéologies de progrès est devenue manifeste avec l'écroulement du système soviétique. Il ne marque pas la fin des philosophies de l'histoire, il ne condamne pas les idéologies socialistes - pourquoi les hommes ne continueraient-ils pas à lutter pour un monde plus juste ? - mais il interdit de chercher dans les futurs projetés de l'utopie le lieu de référence par rapport auquel on peut juger le réel. La fin des philosophies de l'histoire a des conséquences considérables. Elle prive l'Occident d'une bonne partie de l'attirance qu'il exerçait sur les élites du monde en voie de développement. On continue à y rêver des équipements qui rendent la vie plus facile aux populations d'Europe et d'Amérique du Nord, mais on cesse de croire qu'il est possible, à partir de là, de bâtir un idéal de vie satisfaisant. Une brêche s'est ouverte dans le système des au-delàs dont on se réclame aujourd'hui. Dans les pays occidentaux, on cherche à combler le vide en se réclamant d'attachements locaux ou régionaux longtemps négligés et souvent presque oubliés, en s'enthousiasmant, comme dans certains milieux américains, pour les philosophies orientales, et chez les gens modestes, en adhérant à des sectes. Dans les ex-pays socialistes, c'est du côté des nationalismes que l'on se tourne le plus volontiers. Le monde en voie de développement n'est pas homogène et les options qu'il retient s'en ressentent. Dans le monde latino-américain, ce sont surtout les sectes qui profitent de la crise des idéologies de progrès, qui se conjugue ici avec des difficultés propres à l'Eglise catholique. L'Afrique sud-saharienne connaît une déferlement plus marqué encore des sectes. Au Moyen-Orient, et dans le monde islamique plus généralement, ce sont les mouvements fondamentalistes qui ont pris de l'ampleur, comme on l'observe également aux Indes. Un peu partout, la globalisation et les progrès de l'urbanisation aggravent les déséquilibres écologiques. Rien d'étonnant à voir les gens s'inquiéter de la dégradation des milieux dans lesquels ils vivent. Que cette anxiété se manifeste plus vivement chez ceux qui sont au-dessus du niveau du dénuement, cela ne doit pas étonner, mais le souci de préserver le milieu existe aussi dans une partie non négligeable des fractions pauvres des populations urbaines du Tiers Monde, particulièrement exposées aux pires formes de pollution. Pour lutter contre les déséquilibres de milieu, il est nécessaire de disposer de connaissances précises sur les systèmes écologiques. Dans ce domaine, les progrès sont rapides et permettent de mieux cerner ce qui est réellement dangereux, et à quelle échelle les menaces se dessinent. Mais l'écologie, c'est aussi autre chose : un mouvement de crainte généralisée à l'égard de toutes les formes humaines d'exploitation de l'environment; une telle attitude aboutit à un véritablement réenchantement du monde, qui empêche d'appliquer froidement sa raison à la solution de problèmes qui ne peuvent être traités que de cette manière. L'Occident croyait être pris dans le mouvement d'une histoire universelle et linéaire. Il découvre que c'était là une illusion : les mutations culturelles de notre monde traduisent en bonne partie les désarrois qui en résultent | |
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djamele7892 إدارة المنتدى
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| موضوع: رد: A.C/Cours7 السبت فبراير 26, 2011 3:22 am | |
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عاشق الريال مشرف عام
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