ابــن الاسلام إدارة المنتدى
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| موضوع: A.C/Cours8 الإثنين ديسمبر 27, 2010 2:46 am | |
| Recompositions urbaines, multiculturalisme et effets de réseaux L'urbanisation accélérée du monde implique des courants migratoires continus et importants des campagnes vers les villes. Ces flux proviennent d'espaces proches, mais aussi de zones souvent lointaines. Ils conduisent à mettre en présence, dans les aires urbaines, des populations qui ne partagent pas les mêmes cultures. Le phénomène est ancien. Il s'est manifesté, en Occident, par le maintien d'une diaspora juive qui a réussi à garder son identité et sa foi durant deux millénaires. Dans les civilisations impériales, la structure en mosaïque des populations était beaucoup plus fréquente : les villes étaient déjà multiculturelles; toutes les communautés y étaient soumises à une autorité qui limitait leur liberté et arrivait tant bien que mal à éviter les explosions de haine raciste ou religieuse. A la fin du XIXe siècle, les immigrants installés dans les grandes villes du monde industriel venaient de milieux modestes; la plupart étaient analphabètes et ne parlaient que le dialecte local de la région d'où ils provenaient; ils ne connaissaient pas les langues de culture de la nation ou de l'Empire où elle se trouvait située. Ils ne pouvaient se tenir au courant des nouvelles de leur pays qu'à travers la correspondance qu'ils entretenaient, souvent par écrivains publics interposés, avec leur famille restée sur place. Les voyages étaient trop chers et trop lents pour qu'on puisse revenir voir ses proches. La plupart des immigrants jouaient donc la carte de l'intégration, se contentant de maintenir leurs spécificité dans le domaine religieux. La situation d'aujourd'hui est différente. Les immigrants proviennent de plus en plus de pays où la scolarisation est généralisée. Ils savent lire et écrire la langue officielle ou la langue de culture de leur pays. Ils profitent des congès payés pour revenir, souvent tous les ans, dans leurs cellules d'origine. Les satellites leur permettent de suivre les programmes de télévision du pays qu'ils ont quitté. Il leur est donc beaucoup plus facile de maintenir vivants les liens avec leur pays d'origine. Chacun reste fidèle à l'identité qui était sienne avant son départ : les grandes villes apparaissent de plus en plus comme des ensembles multiculturels. Les pays hôtes y trouvent souvent bénéfice. Dans un monde où la globalisation s'affirme, les entreprises sont conduites à développer des relations avec un nombre croissant de pays, dans des langues de plus en plus diverses. Trouver sur place des gens capables de rédiger des lettres ou mener des négociations dans des aires que l'on n'a pas l'habitude de fréquenter offre d'indubitables avantages. Les problèmes des villes multiculturelles ne concernent pas seulement leur population adulte. Il y a un demi-siècle, les enfants d'immigrés recevaient deux formes de culture : 1- les traditions populaires que leur apprenaient leurs parents, et qui étaient celles du Minho portugais, de la Kabylie algérienne, de l'Anti-Atlas ou du Rif marocains, du Kurdistant turc, des communautés chaldéennes chrétiennes du nord de l'Irak, etc; 2- la culture écrite du pays hôte, apprise à l'Ecole. La situation est aujourd'hui bien différente. Les influences du pays d'origine sont plus diverses : 1- il y a toujours la culture populaire des parents, c'est-à-dire celle d'un milieu spécifique ou d'une région particulière; 2- il s'y ajoute la culture nationale du pays d'origine de la famille, que diffusent les programmes de télévision reçus grâce aux satellites et les cours de langue dispensés par les consulats pour que les enfants d'immigrés n'oublient pas tout à fait leur pays d'origine. 3- Ces enfants vont par ailleurs à l'école française. 4- Ils sont par ailleurs soumis, comme tous les jeunes des quartiers dans lesquels ils vivent, aux formes de la culture de masse que véhiculent la télévision, les clips et les journaux qui visent le public des adolescents. La culture qui vient de leur parent, ou celle que dispense l'école perdent du coup une partie de leur prestige. Les rituels qui permettent d'affirmer son identité cessent d'être ceux qu'impose la société adulte. Ils naissent dans les bandes de jeunes, et prennent souvent la forme de confrontations violentes avec d'autres groupes. Au lieu d'évoluer vers les formes assagies liées à l'usage de l'écriture, et que l'on croyait devoir se généraliser avec le progrès, les sociétés urbaines renouent avec certaines des formes de socialisation que les ethnologues décrivaient il y a une génération comme spécifiques des humanités primitives ou des cellules paysannes du monde traditionnel. Conclusion Les transformations de la scène mondiale ont été très rapides depuis une génération. Elles concernent l'environnement, dont les déséquilibres concernent des aires de plus en plus étendues, la distribution des activités économiques, avec la montée de nouveaux pays industriels, la crise des vieilles régions industrielles et la poursuite d'une urbanisation et d'une suburbanisation de plus en plus poussée. Que le progrès des techniques de transport et des systèmes de télécommunication couplés aux ordinateurs ait joué un rôle déterminant dans ces mutations, tout le monde en est d'accord. Ce que l'on mesure moins, c'est combien les dimensions culturelles de la géographie s'en sont trouvées affectées. L'uniformisation des technologies fait disparaître de larges pans de la diversité des paysages et des modes de mise en valeur qu'il était encore si essentiel de comprendre aux alentours de 1950. Mais le mouvement a des effets induits dont on n'a mesuré la signification qu'avec un certain retard : il ruine beaucoup des sentiments d'appartenance, qui trouvaient leur justification dans l'existence de différences matérielles beaucoup plus que dans des options idéologiques ou religieuses. L'uniformisation a entraîné une crise identitaire qui touche aussi bien les pays développés que les pays en voie de modernisation. La révolution des télécommunications a eu d'autres conséquences : elle a substitué au tandem cultures populaires/cultures élitaires des sociétés d'hier un tandem cultures de masse/cultures savantes dont les traits géographiques ne sont pas les mêmes. Les cultures cessent de se transmettre localement et de trouver une partie de leur justification dans les lieux où elles ont mûries. La disparition des cultures populaires aggrave ainsi la crise identitaire, en forçant tous ceux qui se contentaient de vivre comme leurs parents à repenser ce qu'ils sont. La géographie culturelle du monde qui se restructure sous nos yeux se marque par deux autres traits fondamentaux. 1- Elle mobilise des systèmes de valeur largement renouvelés, par suite de l'effondrement des idéologies de progrès et des philosophies de l'histoire : le succès des mouvements localistes et régionalistes en Europe occidentale, des passions nationalistes en Europe de l'Est, la montée des fondamentalismes dans le monde islamique, en Iraël, aux Indes ou dans certaines communautés chrétiennes, la mode des philosophies orientales aux Etats-Unis, la multiplication des sectes dans l'ensemble du monde chrétien et en Afrique, la transformation de l'écologie en idéologie de la nature, tout ceci confirme l'ampleur des mutations en cours, et le renouvellement profond qui en résulte. 2- Elle doit aux progrès des moyens de communication de ne plus se traduire autant que par le passé par la constitution de grandes masses homogènes, de grandes aires culturelles. Celles-ci n'ont pas disparu - on n'efface pas en trente ans des facteurs d'inertie aussi complexes et aussi puissants que ceux qui expliquaient la prépondérance de distributions par ensembles homogènes - mais elles laissent davantage de place que par le passé à des structures en réseaux. Celles-ci se développent surtout dans les villes, les plus grandes en particulier, devenues multiculturelles. Ces formes de distribution nous sont moins familières que les grands ensembles homogènes; à la réflexion, on comprend cependant que les formes d'organisation qui existaient dans les grands empires les annonçaient déjà. Le renouveau de l'approche culturelle est lié à la remise en cause d'une partie des démarches des sciences sociales et de la géographie d'hier : c'est ce que l'on veut dire lorsque l'on parle de révolution postmoderne, de postmodernité. Les instruments mis au point au cours des vingt dernières années nous permettent de comprendre certaines des transformations importantes du monde actuel. -BONNE CHANCE A TOUS- | |
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djamele7892 إدارة المنتدى
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| موضوع: رد: A.C/Cours8 السبت فبراير 26, 2011 3:20 am | |
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عاشق الريال مشرف عام
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