Le rôle des cellules-souches dans l’organisme :
-Fournir les cellules nécessaires au développement et à la formation d’organes.
Cette fonction concerne ici les cellules-souches embryonnaires, qui
permettent de former toutes les cellules de l’organisme lors de
l’embryogenèse.
-Contrôler le fonctionnement de ces organes (homéostasie).
-Assurer la production de certaines cellules spécialisées :
Les
cellules sanguines, les lymphocytes, sont issus de cellules-souches
(les hématocystoblastes) de la moelle osseuse. Les cellules sexuelles
sont également générées par des cellules-souches.
Les lignées cellulaires issues des hématocystoblastes dans la moëlle osseuse
-Régénérer et réparer divers tissus :
Le
foie est connu pour pouvoir se régénérer jusqu’aux 2/3, mais d’autres
organes comme le pancréas conservent cette fonction. Chez les Insectes
ou les Nématodes, par contre, les cellules adultes ne se multiplient
plus, à l’exception des cellules productrices de gamètes.
Différenciation et caractérisation des cellules-souches :
La
grosse difficulté lors d’une culture de cellules-souches reste de
connaître la pureté de la culture : en effet, comment savoir si
certaines cellules ne se sont pas déjà engagées dans une voie de
différenciation ? A ce jour, aucun marqueur moléculaire spécifique
caractérisant une cellule-souche n’a été identifié. Quand un potentiel
de différenciation est suspecté, la méthode préconisée consiste à
implanter les cellules chez un animal et à observer leur devenir !
Comment
les cellules-souches sont-elles contrôlées dans l’organisme ? Cette
question reste encore très mal élucidées. Les biologistes savent que
les cellules-souches sont regroupées dans des niches à l’environnement
favorable à leur conservation, mais également strictement contrôlées.
Ces niches sont localisées dans le bulbe d’un follicule pileux, dans la
moelle osseuse, dans les villosités intestinales, etc ... La division
des cellules-souches est lente. Une hypothèse suggère que la place dans
les niches étant limitée, les cellules en trop en sont expulsées, et se
retrouvent exposées à des facteurs de différenciation. Le stress ou une
lésion peut modifier l’environnement moléculaire des niches, et
déclencher une différenciation. Le nombre de cellules-souches est
également contrôlé par apoptose.
Différents facteurs de croissance
entrent (parmi d’autres) en jeu lors de la différenciation des
cellules-souches. Parmi eux, beaucoup de cytokines (voir à ce sujet
l’article à venir sur l’hématopoïèse). Quelques exemples de ces
facteurs :
BMP (Bone Morphogenetic Proteins)
TGFβ (Transforming Growth Factor β)
Wnt
...
La
présence de ces facteurs de croissance peut contrôler le nombre de
cellules-souches. Ainsi Wnt permet de contrôler l’expansion de nombreux
types de cellules-souches mais favorise également certaines voies de
différenciation. Certains facteurs de croissance pourraient également
jouer le rôle de facteurs de survie, en se rendant indispensables à la
cellule, sous peine d’apoptose par exemple.
Les axes de recherche thérapeutique :
Les
cellules-souches pourraient être cultivées en vue d’être greffées au
niveau de tissus ou organes lésés. Leur rôle serait de :
-Stimuler les cellules-souches des patients pour augmenter la capacité de régénération.
-S’insérer et proliférer de manière contrôlée pour remplacer le tissu lésé.
Pour
cela, il est impératif que les cellules-souches puissent suivre la
démarche suivante : survivre une fois implantées, migrer vers la
lésion, donner le type cellulaire à remplacer et enfin s’intégrer au
sein du tissu endommagé pour que l’organe retrouve une fonction normale.
La
recherche thérapeutique doit donc améliorer la survie de ces cellules,
induire leur bonne différenciation, mais également contrôler les
risques de prolifération anarchique (tumeurs). La difficulté est
d’autant plus grande que les signaux de différenciation et de contrôle
des cellules-souches sont mal connus !
De nombreux espoirs sont
fondés sur cette recherche, afin de guérir de nombreuses maladies comme
Parkinson, certains diabètes, ou encore des maladies immunitaires. Mais
l’utilisation des cellules-souches permet d’envisager le développement
d’une ingénierie tissulaire capable de fournir de la peau générée par
culture cellulaire, de réparer des lésions cardiaques (dans le cas
d’infarctus par exemple) ou encore réparer os et cartilages.
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