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| موضوع: G.L/Cours 3 الإثنين ديسمبر 27, 2010 2:36 am | |
| I.4. Relativité de ce classement des transgressions
A vrai dire, les genres contemporains devenant beaucoup plus fluctuants, on peut se demander si la transgression des règles constituantes conduit nécessairement à l'échec. Comme je l'ai signalé, la frontière entre textes dramatiques et narratifs est assez floue chez Beckett, sans qu'on interprète pour autant cela pour un échec à réaliser l'un ou l'autre genre.
De même, le poète Jacques Roubaud a pu proposer, dans son recueil ∈, des sonnets en prose et des sonnets de sonnets, dont l'identification est d'ailleurs problématique. Je ne suis pas sûr qu'on interprète cela comme une violation des règles du genre. Il me semble plus vraisemblable d'admettre qu'on y voit une redéfinition radicale, quelque chose donc qui ressemble à la modification du genre qu'on trouve dans la transgression des conventions traditionnelles.
II. Rappel historique des classifications de genre
Au fil des siècles, depuis Platon, on a vu se succéder des systèmes de classification des genres.
Tantôt la classification met l'accent sur un caractère prescriptif ou normatif (elle définit des normes, énonce des préférences en caractérisant des genres comme supérieurs à d'autres et elle permet au destinataire de former des jugements de valeur sur des œuvres réalisées). C'est le cas de la classification platonicienne ou aristotélicienne.
Tantôt la classification a un caractère plus descriptif, elle considère les genres comme un système de possibilités, et comme un jeu d'oppositions entre des traits de structure. C'est le cas des classifications modernes comme celle de Käte Hamburger dans sa Logique des genres littéraires ou de Gérard Genette dans son Introduction à l'architexte.
II.1. La classification platonicienne
II.1.1. Diégèsis et mimèsis selon Platon
Au livre III de La République (vers 380-370 av. J.-C.), Platon justifie par la bouche de Socrate les raisons de chasser les poètes de la Cité, en se fondant sur des considérations de divers types.
Les unes portent sur le contenu des œuvres. Les poètes sont souvent coupables de représenter les défauts des dieux (par exemple leur rire) et ceux des héros (par exemple leurs plaintes). Il leur arrive aussi de donner le mauvais exemple en représentant la vertu malheureuse et le vice triomphant.
Mais d'autres considérations portent sur la forme d'énonciation (lexis) des différents genres. Tout poème (il faut comprendre poème au sens très large qu'on donnerait aujourd'hui à œuvre) est une narration (diégèsis) qui porte sur des événements présents, passés ou à venir.
Or, tantôt il y a narration simple (haplè diégésis), c'est-à-dire que tout est raconté, non seulement les événements mais aussi les paroles des personnages, qui sont soit résumées, soit rapportées au style indirect. Ainsi, c'est le cas au début de L'Iliade où Homère nous raconte que Chrysès supplie Agamemnon de lui rendre sa fille sans citer ses paroles au style direct. Socrate approuve cette attitude énonciative car elle ne comporte aucune tromperie: c'est le poète qui parle lui-même, sans essayer de nous détourner l'esprit dans une autre direction, pour nous faire croire que celui qui parle soit quelqu'un d'autre que lui-même (393a).
Mais Homère ne s'en est pas tenu à cette attitude. Dans ce qui suit, [Homère] parle comme s'il était lui-même Chrysès, en essayant le plus possible de nous faire croire que ce n'est pas Homère qui parle, mais le prêtre , c'est-à-dire un vieillard. Et de fait c'est ainsi qu'il a composé presque tout le reste de la narration concernant les événements d'Ilion, et ceux d'Ithaque et de toute l'Odyssée (393b).
Dans ce cas là, il y a véritablement imitation (mimèsis), car le poète rend sa façon de dire la plus ressemblante possible à celle de chaque personnage. Il imite leur style de parole et donc nous trompe. Or dans la République idéale imaginée par Platon, on ne saurait être à la fois soi et un autre. Et, de plus, il y a un véritable risque moral à imiter: ainsi un homme de bien pourrait être amené à imiter une femme qui injurie les dieux, ou d'autres hommes méchants et lâches. Or, dit Socrate, les imitations, si on les accomplit continûment dès sa jeunesse, se transforment en façons d'être et en une seconde nature, à la fois dans le corps, dans les intonations de la voix, et dans la disposition d'esprit (395d). Il y a donc un risque de devenir soi-même lâche, méchant ou inférieur à sa condition.
II.1.2. Esquisse d'une classification énonciative des genres
Indépendamment de l'argument moral développé par Socrate, qui va lui servir à valoriser certains types de textes et à en dénigrer d'autres, ce qui nous intéresse du point de vue d'une histoire des genres, c'est que Socrate esquisse ainsi une classification.
En effet, il envisage trois formes d'énonciation différentes dans les poèmes.
Tantôt, le poète s'en tient à la narration simple (haplè diégèsis), il raconte tout, y compris les paroles. C'est ce qui se passe dans les dithyrambes.
Tantôt le poète mélange la narration (diégèsis) et l'imitation de paroles (mimèsis) comme dans L'Iliade ou L'Odyssée. C'est le mode mixte, qui fait alterner récit et dialogue. Ce genre, concède Socrate, plaît au plus grand nombre, mais il est moralement nuisible pour les raisons qu'on vient de voir.
Tantôt enfin, le poète s'en tient purement à l'imitation de paroles (mimèsis). C'est ce qui se passe au théâtre, dans la tragédie et la comédie, où n'entrent aucun récit mais seulement du dialogue | |
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djamele7892 إدارة المنتدى
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| موضوع: رد: G.L/Cours 3 الأربعاء فبراير 09, 2011 11:46 pm | |
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