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| موضوع: O.E.L.F/COURS 3 الإثنين ديسمبر 27, 2010 2:48 am | |
| Les méthodes romaines de latinisation Les Romains implantèrent partout leur système administratif et transformèrent profondément les peuples conquis. Ils n'imposèrent pas vraiment le latin aux vaincus; ils ignorèrent simplement les langues «barbares» et s'organisèrent pour que le latin devienne indispensable pour les élites local Cependant, il ne faudrait pas croire que c'est le latin de César et de Cicéron, qui s’imposa dans les colonies. Le latin employé par les fonctionnaires, les soldats, les colons romains, de même que celui des autochtones assimilés, était différent du latin classique littéraire. Dès la fin du IIe siècle avant notre ère, le latin classique parlé avait commencé à décliner. Au Iersiècle de notre ère, ce latin n'était plus utilisé par le peuple. D'ailleurs, des historiens de la littérature latine ont vu apparaître une décadence et une dégradation de la littérature et de la langue latines au IIe siècle. Ainsi, les auteurs Odile Morisset, Jean-Claude Thévenot dans Lettres latines (1966) remarquent que «les empereurs Hadrien, Antonin et Commode (117-192) réussirent à maintenir des conditions politiques favorables», mais que ces mesures n’empêchèrent pas «une décadence des lettres latines profanes». Pour sa part, Jean Barbet, dans Littérature latine (1965), considère que la littérature des deux premiers siècles de notre ère est archaïsante: «Les écrivains ont continué à écrire une langue classicisante, artificielle [...]; ils ont même au IIe siècle lu et imité de préférence les auteurs archaïques, cédant à une tendance déjà fort notable au temps de Cicéron.» Parallèlement à cette langue classique réservée à l'aristocratie et aux écoles, il s'était développé un latin plus «populaire», essentiellement oral, dont les colorations régionales étaient certes relativement importantes en raison des contacts entre vainqueurs et vaincus de l'Empire. Progressivement, ce latin parlé fut employé par les clercs et les scribes pour la rédaction des actes publics et d'une foule de documents religieux ou civils. En fait, après l'effondrement de la gigantesque structure impériale, c'est le latin populaire qui allait triompher définitivement du latin classique. Le français, comme l'espagnol ou l'occitan, serait donc issu de ce latin populaire. 3.1 Les facteurs de latinisation On peut résumer les facteurs de latinisation des habitants de la Gaule à un certain nombre de considérations externes. 1) Le latin: langue de la promotion sociale Les individusqui aspiraient à la citoyenneté romaine de plein droit devaient adopter les habitudes, le genre de vie, la religion et la langue de Rome. Dion Cassius, un historien romain, écrit que, déjà à l'époque de l'empereur Claude (10-47), le latin était obligatoire pour accéder au rang de «citoyen». C'étaient là les conditions pour bénéficier de tous les avantages de la citoyenneté romaine, indispensable à qui voulait gravir les échelons de la hiérarchie sociale. Il ne fait aucun doute que les élites gauloises durent apprendre le latin pour obtenir cette citoyenneté. 2) La langue de la puissance financière La monnaie romaine s'imposa dans tout l'Empire; les compagnies financières géraient l'administration romaine, en employant uniquement le latin. Un nombre incroyable de percepteurs et d'employés subalternes étaient nécessaires: les «autochtones» qui voulaient accéder à des postes plus élevés apprenaient le latin. Les marchés publics, les écoles, les temples, les théâtres, les thermes (bains), etc., constituaient autant de services utiles qui attiraient la population gauloise, surtout dans les villes. De plus, il est arrivé que les Romains envoient de force des notables gaulois à Marseille ou à Rome afin qu'ils apprennent le latin. Il y eut certainement une assimilation de la culture romaine par les élites gauloises, bien que son impact sur la langue de la masse fût, du moins durant un certain temps, assez négligeable.
3) La langue de l’armée L'armée constituait un autre puissant moyen de latinisation. À partir de l'an 300 avant notre ère, les peuples vaincus devaient payer un lourd tribut aux Romains en fournissant d'importants effectifs militaires, qui étaient commandés en latin. Ainsi, César incorpora massivement des Gaulois dans ses armées, et cette pratique fut poursuivie par ses successeurs. Les Gaulois, les Ibères, les Ligures et les Germains furent particulièrement touchés par ces mesures. Les soldats à la retraite recevaient un lopin de terre et devenaient des colons. Après 375, les soldats germaniques, tous mercenaires et relativement bilingues, seront plus nombreux que les soldats romains, ce qui finira par perdre les Romains. En 423, plus de 40 000 Huns seront incorporés comme mercenaires dans l'armée romaine. À la fin de l'Empire, un sénateur aura raison de croire que «l’ennemi était dans la place avant même que les invasions eussent commencées». 4) Les colonies de peuplement En guise de récompense pour services rendus, de nombreux Romains recevaient gratuitement des terres. Ces colons avaient droit aux meilleures terres, celles situées à des points stratégiques en vertu d'un plan précis. Les autochtones qui se révoltaient étaient simplement vendus comme esclaves. Ces colonies de peuplement furent importantes parce qu'elles contribuèrent à étendre le latin jusque dans les campagnes. Les élites locales exerçaient des fonctions municipales, souvent honorifiques, mais qui constituaient des sources de privilèges et permettaient d'accéder à des postes administratifs plus importants. Dans les colonies de peuplement et les villes, c'est le latin parlé qui servait de langue véhiculaire. Il est indéniable que l'urbanisation et la municipalisation des cités furent des facteurs de romanisation et de latinisation. 5) Un réseau routier efficace Les Romains construisirent un vaste réseau routier fait de chaussées dallées qui permettaient d'atteindre rapidement les régions les plus reculées de l'Empire. Ces routes servaient au transport des troupes militaires, des marchandises et des messageries de la poste impériale. Un tel réseau nécessitait un ensemble complexe de relais disposant de chevaux, de mulets et de boeufs publics, ainsi que de voitures légères, de chariots lourds et d'ateliers de réparation. En Gaule, un vaste réseau routier était axé sur la capitale lyonnaise (Lugdunum), les chefs-lieux et les camps militaires disséminés le long des routes, et tous ces éléments formèrent autant de points d'ancrage de la romanisation et de la latinisation. 6) L'écriture latine Rappelons que les Gaulois de disposaient pas d'une écriture propre. Avec la conquête romaine, l'alphabet latin se généralisa dans toute la Gaule. Les seuls textes écrits étaient soit en grec soit en latin. Il ne fait aucun doute que la colonisation romaine favorisa l'emploi de l'écriture latine, du moins chez les élites qui savaient écrire. 7) Le début des invasions germaniques Vers 250-275, des hordes germaniques traversèrent la Rhin afin de s'emparer du butin des Gallo-Romains. Des Alamans et des Francs ravagèrent ainsi la Gaule. Dès lors, les populations locales virent arriver en masse des étrangers ne parlant ni le latin ni le gaulois. Le seul moyen de communiquer avec la population locale était d'utiliser le latin. En revanche, ces mouvements de population entraînèrent une augmentation considérable de germanophones qui s'installèrent en Gaule. La fréquence des contacts entre les Germains, les Gaulois romanisés (mais pas latinisés) et les Romains aurait créé une situation de bilinguisme ou de trilinguisme à l'est de la Gaule. La christianisation La christianisation commença dans le Sud de la Gaule à la fin du Ier siècle. Au début, les premiers chrétiens étaient de langue grecque et c'est dans cette langue que naquit la religion chrétienne en Gaule. Au cours du IIIe siècle, de nouvelles églises apparurent dans tout le Sud, et elles utilisaient le latin. Les persécutions entreprises par les empereurs romains ne furent pas appliquées avec beaucoup de zèle en Gaule. Avec Constantin, premier empereur chrétien (306-337), la situation évolua considérablement. L'expansion de la nouvelle religion s'étendit dans toute la Gaule. Non seulement la christianisation renforça la sentiment d'appartenance à la «romanité», mais elle favorisa aussi l'usage de plus en plus généralisé du latin populaire. Les conséquences linguistiques de la christianisation furent majeures: le latin devint la langue véhiculaire entre les prêtres et les fidèles, alors que le lexique du latin parlé se transforma radicalement. Par voie de conséquence, en faisant le choix du latin plutôt que du grec (une langue toute aussi répandue), l'Église catholique a sauvé le latin de l'oubli, car il deviendra durant huit cents ans la langue véhiculaire de l'Europe instruite. 9) Le latin oral et le bilinguisme Cependant, les communautés chrétiennes se rendirent compte assez rapidement des différences entre leur latin parlé et le latin véhiculé par l'Église catholique. C'est que le christianisme a d'abord touché les couches peu élevées de la société gauloise. Les prêtres furent dans l'obligation d'adopter une forme de communication différente de la langue orale de prestige utilisée à Rome. D'ailleurs, des hommes d'Église influents recommandaient de recourir à une langue simple (sermo humilis) apte à atteindre les masses, plutôt qu'au latin commun. On distinguera bientôt le «latin chrétien» et le «latin scolaire». Le premier sera ouvert aux innovations, le second défendra la pureté de la langue! En même temps, l'usage du gaulois continua de se maintenir partout dans les campagnes, et ce, jusqu'au Ve siècle. Seule l'élite urbaine employait systématiquement le latin qui demeurait la langue de la culture, de l'administration, de l'armée, de l'école et de la promotion sociale. 3.2 Le bilinguisme Tout l'Empire romain connut une longue période de bilinguisme latino-celtique ou, selon le cas, latino-germanique ou gréco-latin, qui commença dans les villes pour gagner plus tard les campagnes. Mais l'implantation du latin ne s'est pas faite partout en même temps. Il est certain que c'est en Gaule narbonnaise qu'il s'implanta d'abord parce que la latinisation y a été plus profonde qu'ailleurs, alors que les colonies romaines y étaient très importantes et très influentes. Ainsi, la plus grande partie du vocabulaire occitan d'aujourd'hui est due à la romanisation précoce de cette province plus ancienne. La romanisation fut plus lente en Gaule lyonnaise et en Gaule aquitaine, et encore plus réduite en Gaule belgique. En général, les Gallo-Romains parlaient leur langue celtique, mais dans les villes ils apprenaient le latin comme langue seconde pour pouvoir communiquer avec les autorités. La langue gauloise a commencé par ne plus être utilisée dans les villes à partir du IIesiècle, pour gagner ensuite progressivement les campagnes. Vers le Ve siècle, au moment de la dislocation de l'Empire romain, le gaulois était pour ainsi dire disparu, mais il est possible qu'il ait été employé par de petites communautés durant près d'une centaine d'années dans les régions très éloignées de l'Empire. En mai 1888, le philologue Gaston Paris (1839-1903), spécialiste des langues romanes, apportait ce commentaire au sujet de la langue gauloise dans une conférence intitulée «Les parlers de France» lors d'une réunion des Sociétés savantes: Déjà au IVe siècle s'étaient amorcées des aires linguistiques latines quelque peu différentes entre le nord et le sud de la Gaule, avec Lyon comme pivot, sans que la communication n'en soit vraiment altérée. Certains documents de l'époque laissent croire qu'il existait un latin septentrional distinct d'un latin méridional dès cette époque. En même temps, les ethnies vassales associées à la défense de l'Empire réussirent plus aisément à conserver leur langue. Rome garantissait l'autonomie administrative à certains peuples en échange de leur participation à la défense militaire contre des ennemis insaisissables tels que les pirates, les pillards et les nomades. Ainsi, les Gallois en Grande-Bretagne, les Basques en Espagne et en France, les Berbères en Afrique, les Arméniens, les Albanais, les Juifs en Orient et plus tard les Bretons en Bretagne furent chargés de la police locale, et purent ainsi utiliser leur langue comme instrument véhiculaire. C'est ce qui explique en partie la survivance des langues comme le gallois, le basque, le berbère, etc. Partout ailleurs, la latinisation s'accomplit, sauf en Orient où le grec remplaçait le latin. La majorité des populations conquises allaient délaisser peu à peu leur propre langue pour adopter celle de Rome | |
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عاشق الريال مشرف عام
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